dialogueS entre
la DANSE ET la PEINTURE
Crédits photo : © Succession Picasso 2020 © Nowness pour la Fondation Louis Vuitton – 2016
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Danse et peinture sont deux arts qui aiment collaborer. Ils dansent, jouent ensemble et s’assemblent parfois sur des toiles. Danseurs et peintres se rencontrent. Une synergie se crée entre les deux. Une histoire.
Illustrations.
Rencontre entre peintre et danseur.
Le cas de Fabrice Hyber, plasticien et d’Angelin Preljocaj, chorégraphe
Ils siègent tous les deux à l’Académie des Beaux-Arts.
Fabrice Hyber, peintre vert militant, célèbre pour ses hommes verts de Bessines, aime explorer les langages plastiques.
Angelin Preljojac, chorégraphe contemporain à la renommée mondiale, aime faire dialoguer les arts là où ils ne sont pas attendus.
Ces deux artistes ont entamé une conversation depuis de nombreuses années.
En 2005, dans le cadre de sa création « Les 4 saisons », Angelin Preljocaj a fait appel à Fabrice Hyber en tant que « chaographe » pour mettre en scène ses bien nommés « POF », des Prototypes d’Objets en Fonctionnement.
Plus récemment, le plasticien a peint à sa manière le portrait d’Angelin Preljocaj, et l’on retrouve les marqueurs de la palette Hyber : mots, pensées, images et symboles.
Et à eux deux, ils nous donnent à voir par leurs arts leur vision du monde.
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Le peintre performeur qui capture son mouvement sur la toile
Capter le mouvement, son essence et figer sa trace à jamais sur une toile.
C’est ce que Caroline Denervaud et Silvère Jarrosson font à travers leurs peintures.
Caroline Denervaud, danseuse plasticienne
Elle a deux passions : la danse et la peinture. Contrainte de mettre fin à sa vie de danseuse pour cause de blessure, elle entre aux Beaux-Arts à Paris. Elle danse désormais sur sa toile. Son corps trace le mouvement qu’elle sublime avec de la couleur.
Pour en découvrir plus, c’est juste ici
Une vidéo de Caroline à voir : CAROLINE DENERVAUD « FUGUE » AT DOUBLE V GALLERY – PARIS – MAY 2021
Ici, un extrait de la collaboration entre Caroline Denervaud et Adrien Dantou
On écoute Caroline au micro de Tous Danseurs ici
Silvère Jarrosson, peintre en mouvement
Cet ancien danseur de formation classique a choisi la peinture comme matière pour s’exprimer. Il danse avec ses toiles et l’acrylique se déplace librement sur la toile pour suivre le mouvement.
“Il y a cette idée de la peinture qui devient un spectacle vivant”. Silvère Jarrosson
Silvère Jarrosson est dans le podcast Tous Danseurs, on l’écoute juste ici.
Pour découvrir un extrait de son interview.
La danse dans les musées
La danse s’invite également dans les musées. Les danseurs dansent au milieu de tableaux. Ils dansent avec les œuvres et les font vivre.
Ces performances ont été chorégraphiées par de grands noms de la danse mais aussi des nouvelles générations d’artistes pour mieux faire entrer la danse dans les musées.
En voici quelques exemples.
Boris Charmatz
Avec sa « Danse de nuit » au Musée du Louvre dans le cadre du Festival d’Automne de
Paris. Quelques extraits juste ici.
Carolyn Carlson
Avec « Mundus Imaginalis » née au musée de La Piscine à Roubaix et qui s’est produit dans d’autres musées.
La bande-annonce du documentaire « Carolyn Carlson chorégraphie le Nord » sur la création de « Mundus Imaginalis » à visionner ici.
La compagnie Massala de Fouad Boussouf
Au Musée d’Art Moderne de Paris, la compagnie Massala de Fouad Boussouf a dansé avec la fresque La Fée Électricité (1937) de Raoul Dufy.
A voir ici.
Lil Buck
Danseur de hip hop, Lil Buck a dansé à la Fondation Louis Vuitton.
À travers sa danse, il nous fait voyager et découvrir les œuvres de la Fondation.
C’est par ici que cela se passe.
Carmel Loanga
Carmel chorégraphie « Jusqu’ici tout va bien », un clip de 10 minutes dans le cadre de l’exposition des étudiants de l’école Kourtrajmé au Palais de Tokyo. Un clip inspiré du film de Mathieu Kassovitz La Haine qui a été le point de départ de cette exposition.
À regarder en cliquant ici.
La danse et l’histoire
Le dialogue entre danse et peinture a traversé l’histoire.
Des chorégraphes contemporains de renom ont souvent démontré leur intérêt pour l’art pictural.
C ‘est le cas de Merce Cunningham avec les plasticiens Jasper John, John Cage et Robert Rauschenberg. A la demande de Merci Cunningham, Andy Warhol a également réalisé des “Silver Clouds”, ballons argentés en hélium ressemblant à des oreillers dans le cadre de son spectacle “Rain Forest”.
Degas, Matisse et Picasso ont beaucoup peint la danse
Degas (1834-1917) était fasciné par la danse et ses figures féminines. Il passait beaucoup de temps à l’Opéra Garnier afin d’y observer les danseuses qu’il peignait, autant en répétition qu’en coulisses. Il se plaçait à des endroits différents afin d’avoir plusieurs angles de vues.
Matisse (1869 – 1954) est célèbre pour son œuvre « La Danse » aux trois couleurs : vert, bleu et vermillon, une commande du russe Sergueï Chtchoukine qui souhaitait décorer les paliers d’escaliers de sa demeure à Moscou. Le peintre a certainement puisé son inspiration d’un groupe de pêcheurs catalans dansant en rond la « Sardana ». Le tableau de Matisse est conservé au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.
En 1930, l’un des collectionneurs les plus importants de Matisse, l’américain Albert C. Barnes, a passé une commande de peinture murale. Matisse choisit pour ce projet l’un de ses thèmes de prédilection : la danse.
Vous pouvez désormais admiré l’une des 3 versions cette oeuvre au Musée d’Art Moderne de Paris. (l’accès à la collection permanente est gratuit).
Picasso (1881 – 1973) a dessiné et peint la danse. Il s’est aussi occupé de décors, de rideaux mais aussi de costumes de scène.
L’une des premières œuvres surréalistes du peintre
Et pour aller plus loin, de l’Antiquité à la Renaissance. Quelques marqueurs.
Le saviez-vous ? Durant l’Antiquité grecque et romaine, la danse était peinte sur des vases et des amphores. Elle était pratiquée lors de grands événements comme des festivités religieuses par exemple.
RMN-Grand Palais (musée du Louvre), Stéphane Maréchalle
Au Moyen-Âge, la danse que l’on retrouvait dans les tableaux était la Danse macabre (l’art macabre est apparu au XIVème siècle après la Guerre de Cent Ans (1337-1453) et la peste. Les peintres et sculpteurs étaient fascinés par la mort).
La Danse macabre mêlait morts et vivants pour montrer que tous les chemins menaient à la mort.
Enfin, la danse de la Renaissance était celle des bals et des ballets, pratiquée dans les fêtes populaires et à la cour. À cette époque, nombreuses étaient les représentations picturales.
Depuis la nuit des temps, les peintres et les danseurs dialoguent. Les peintres figent l’éphémère et se positionnent ainsi comme l’une des mémoires de la danse. Les danseurs et les chorégraphes collaborent avec des artistes peintres pour donner encore plus de puissance à leurs partitions. Il y a de l’admiration, de la complémentarité de talents et la fusion de ces savoir-faire reste au service du beau, de l’art.
Ici, nous aimons l’idée que la danse existe au delà de la danse et qu’elle crée de la vie dans les musées.
Dorothée de CabisSole
Dorothée est la fondatrice du podcast Tous Danseurs.
Après une première vie professionnelle bien remplie, elle a décidé de mettre son énergie et ses savoir-faire au service de la danse.
Vivre ses rêves et être en mouvement.
Le beau, la culture, les arts vivants sont essentiels. Nous avons tous un rôle à jouer.
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