L’interview de LÉO WALK,
artiste polymorphe

Crédit photo : Projet « Parce Que », réalisé par Neels Castillon

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Léo Walk est un artiste polymorphe, danseur, chorégraphe, réalisateur, entrepreneur.
Avec sa compagnie La Marche Bleue, il fait jaillir le beau pour gommer les imperfections de la vie.
Et il crée de manière obsessionnelle pour mettre du sensible et de la poésie dans tout ce qu’il entreprend.
Avec Léo, c’est bien plus qu’une immersion dans un style de danse, c’est un lifestyle qu’il défend, une famille qu’il s’est fondée avec son mouvement la Walkance et son collectif Walk in Paris.

Artiste aux multiples facettes, qui es-tu Léo ?

Je m’appelle Léo, 25 ans et je suis danseur chorégraphe.
J’ai fondé ma compagnie La Marche Bleue et ma marque Walk in Paris qui est un collectif.
J’ai eu la chance de grandir dans un endroit où l’on était tous potes. Toutes les religions étaient ensemble. Et j’ai eu cette chance de pouvoir écouter tous types de musiques et de grandir avec des énergies complètement différentes dont je me sers encore maintenant. Mon père était dans la musique. Tous ses amis étaient musiciens. Depuis que je suis petit, j’assiste à des concerts. J’ai grandi dans ce milieu.
Ma mère n’est pas une artiste, mais pour moi, elle l’est quand même. Elle est éducatrice spécialisée, et elle a un grand cœur.

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Tu arrives à mettre des mots sur ce que tu apportes, sur ton univers ?

Non pas du tout, c’est vraiment un état d’esprit. C’est mon mode de vie. Je suis assez solitaire et face à moi-même tous les jours. Je me lève le matin et j’ai ce besoin de créer, de transmettre ma vision et ma perception des choses. Constamment, et peu importe les rencontres que je fais, j’apporte cette « touch-là ». Que ce soit de la sape, de la danse, de la vidéo, de la chorégraphie ou que ce soit juste pour aider un ami parce qu’il n’est pas bien dans sa vie, je le pousserai toujours à ne pas oublier l’enfant qu’il est à l’intérieur et à ne pas s’oublier en tant que personne. C’est ce que j’essaie de transmettre dans mon art. Ma pièce Première Ride parle de cela. Elle parle énormément du fait de ne pas oublier son cœur d’enfant. Elle est importante pour moi parce qu’elle est assez brute, je ne l’ai pas trop réfléchie. Chaque tableau est un moment de ma vie. Elle représente des émotions très fortes. Je pense que l’on s’attend à ce qu’il y ait beaucoup de tristesse, mais au final, il n’y en a pas tant que ça. C’est plutôt le contraire. Mes tableaux les plus joyeux sont presque ceux que j’ai écrits avec le plus de tristesse. Mes neuf danseurs m’inspirent : ils sont tous complètement différents, avec un univers propre. Je savais qu’ils pouvaient me correspondre. C’est d’ailleurs plus une aventure humaine qu’artistique.

Le soleil est un emblème qui revient souvent chez toi. Qu’est-ce qu’il représente ?

Quand j’étais petit, ma mère vivait des choses qui étaient très dures pour moi à traverser. J’avais 7/8 ans, j’étais malheureux. Elle me disait « N’oublie pas, il y a toujours de la lumière au bout du tunnel ». Elle me disait toujours cette phrase qui est restée en moi parce que quand tu es petit, tu t’y accroches.
Dès qu’il y a un moment dark*, je préfère directement tourner la tête, regarder le soleil et me dire qu’il va réapparaître. Il m’a toujours bien mis ce soleil. J’essaie de voir le beau chaque jour parce qu’il y a des jours qui sont sombres, mais il faut essayer de rester positif. C’est pour cela que je me suis fait tatouer « Bonne journée » sur le bras, pour me dire ”Essaie d’en tirer quand même quelque chose de bon. »

Qui sont les artistes qui t’inspirent ?

Bboy Casper, Cloud et Machine sont les trois gars qui m’ont vraiment inspiré dans la danse et dans ce que je suis en tant que Bboy. Pina Bausch, c’est plus pour la beauté, la délicatesse et sa fragilité. Pina, elle arrive à me toucher juste en se caressant la main. Juste en levant le bras, il y a quelque chose qui se passe de dix fois plus fort qu’un gros passage de break parfois. Ohad Naharin, j’ai l’impression qu’il n’a pas eu les choses dans la facilité. C’est quelque chose que je comprends parce que ce n’est pas du tout évident d’être chorégraphe. Ce qui me touche, c’est tout le chemin parcouru pour qu’il en soit là aujourd’hui. C’est un mec qui ne part de rien comme moi.

“Je pense que l’on a tous un relationnel à avoir avec la danse, comme avec le dessin, comme avec la musique.”

Si tu devais remercier quelqu’un aujourd’hui pour tout ce chemin parcouru, à qui t’adresserais-tu ?

C’est sûr que c’est Didier Boko. C’est mon grand-frère, le mec qui a toujours cru en moi. Il m’a beaucoup protégé dans la street comme dans la vie. C’est mon sensei. Il est beaucoup trop humble dans la danse et dans la culture. C’est grâce à ces gens-là qu’il y a une génération de danseurs et qu’il s’est passé beaucoup de choses dans le milieu de la culture. Didier a été un des premiers à ramener tous ces jeunes et il n’a jamais voulu se montrer. Il n’a jamais voulu rien dire. Il a toujours fait cela par passion et j’ai trouvé ça hyper beau. Il a fait tellement de choses que les gens ne savent pas.

Tous Danseurs, qu’est-ce que cela évoque pour toi ?

Nous sommes tous danseurs. Je pense que l’on a tous un relationnel à avoir avec la danse, comme avec le dessin, comme avec la musique. Pour moi, chaque humain devrait être sensible à cela. Je l’ai vu à travers le voyage et notamment en Afrique. J’ai vu que c’était inné chez eux. Ils n’ont rien, mais ils dansent du matin au soir et ça, ça m’a pris. Je n’étais plus danseur en étant là-bas. J’étais juste un humain de plus.

Extraits du podcast EP.29. Propos recueillis par Dorothée de Cabissole
LES ARTISTES QUI L’INSPIRENT
  • Bboy Casper
  • Bboy Cloud
  • Bboy Machine
  • Pina Baush
  • Ohad Naharin
ce qu’il aime faire
  • La photographie, notamment l’argentique
  • Voyager seul

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Dorothée de CabisSole
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